L'AMOUR PARDONNE TOUT

Marianne est une jeune femme qui
s’est toujours posé cette question. C’est une personne passionnée par Dieu et
qui depuis qu’elle est âgée de huit ans se consacre entièrement à lui et aux
autres. C’est la gentille fille, toujours prête à rendre service. Seulement
elle est hantée par un passé douloureux; un passé composé d’attouchements, de tentatives
de suicide, de viols et des années de lutte pour essayer de vivre normalement;
d’être une personne fonctionnelle. Depuis sa tendre enfance elle a reçu un
enseignement sur le pardon. Elle sait que c’est un impératif, mais elle n’en
est juste pas capable. Quand elle pense
à tous les efforts qu’elle doit faire au quotidien, juste pour sortir de son
lit, et sourire au monde; de ce masque qu’elle porte continuellement pour
cacher sa peine, elle se dit que pardonner ces personnes reviendrait à faire
comme s’il n’était jamais rien arrivé. Ce que Marianne n’a pas compris c’est
que le pardon n’à rien avoir avec les autres; il a tout avoir avec soi-même,
avec l’amour qu’on se porte.
Le meilleur exemple de cela c’est
Jésus. Dans le jardin de Gethsémané, juste avant que Jésus ne soit arrêté, il
pleurait. Sa douleur était tellement profonde que les larmes qui ruisselaient
sur ses joues étaient du sang. Il se préparait pour la période la plus
douloureuse de sa vie; dans quelques heures, il allait être arrêté, flagellé,
humilié et crucifié. Mais le moment le plus horrible serait quand il prendrait
sur lui tous les péchés du monde, ceux de Marianne et de ses agresseurs. Lui
qui a toujours été saint, deviendrait sale et pécheur.
Malgré le fait qu’il savait
parfaitement ce qui l’attendait, il a quand même accepté d’avancer parce qu’il
pensait à Marianne. Il pensait à ces nuits où elle inonderait son oreiller de
larmes et qu’elle aurait besoin de sentir sa présence la consoler; elle aurait
besoin de sentir sa paix la remplir. Jésus, qui était pourtant innocent et pur,
a accepté de mourir sur la croix parce qu’il savait que l’humanité aurait
besoin que le pont soit rétabli entre le ciel et la terre afin que les prières
de Marianne puissent monter jusqu’à lui.
C’est pourquoi malgré les
horreurs que les hommes lui ont fait subir, il a pardonné à cause de tout
l’amour qu’il avait en lui. Il était nécessaire que l’amour triomphe et il a
triomphé parce que dans le jardin de Gethsémané Jésus a crié à son père et
celui-ci l’a fortifié. Jésus a pu pardonner l’impardonnable parce qu’il n’était
pas seul à souffrir sur cette croix; pendant qu’il était là, agonisant, Dieu
son père souffrait également et cette souffrance il l’a exprimé quand la terre
a tremblé et que le ciel s’est obscurci. Leur amour les liait et cet amour a
donné la force à Jésus de passer au travers de cette épreuve. L’amour ne peut
cohabiter avec la haine, la lumière avec l’obscurité. Pour être capable d’être
cette lumière que le monde aurait besoin qu’il soit, Jésus ne pouvait pas se
permettre de se laisser aller à l’amertume, à la rancœur et à la haine.
Quand Marianne subissait tous ces
abus, Dieu souffrait pareillement avec elle. L’amour qu’il avait et qu’il a
encore pour elle, lui a permis de ressentir toute sa souffrance et lui a donné
l’opportunité de ressentir son amour en retour. C’est grâce à cet amour qu’elle
pourra trouver la force de pardonner. Cet amour lui donne la possibilité de
transformer ces expériences douloureuses en des bénédictions non seulement pour
elle, mais aussi pour toutes les personnes comme elle, qui ne savent pas
comment pardonner l’impardonnable. Tout ce que Marianne a à faire c’est
d’accepter l’échange, accepter que Dieu prenne la souffrance, la haine, la rage
et la remplisse de son amour. C’est un choix qu’elle doit faire parce que
l’amour ne s’impose pas, elle demande et attend.
La possibilité et la force de
pardonner sont l’une des plus belles preuves de l’amour de Dieu envers l’Homme.
Grâce à cet acte, la liberté peut être acquise. L’ennemi n’a pas de point d’entrée
dans la vie d’une personne qui se laisse environné et comblé par l’amour de
Dieu. Dans ces derniers moments avec les disciples, Jésus leur a dit qu’il s’en
allait et que satan venait, mais qu’il n’avait rien en lui. Jésus n’a jamais
laissé l’occasion à l’ennemi de se servir de sa souffrance pour le manipuler ou
instiller la haine en lui; il ne lui a jamais donné l’occasion d’enraciner quoi
que ce soit en lui. Grâce au pardon, Dieu nous donne également la possibilité
de ne pas être une marionnette de la haine et de l’amertume; Il nous donne l’occasion
d’être en contrôle.
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