Des mots pour le plaisir des mots: l'attente

Les derniers blogs parlaient de choses un peu trop sérieuses, des questions existentielles qui méritent qu'on s'y attarde, mais pas tout le temps quand même sinon ça devient lourd. Donc revenons à un registre plus léger, les mots pour le plaisir des mots. Je vous offre des textes qui n'ont pas toujours de sens profond, juste pour le plaisir de lire quelque chose et de décrocher de sa réalité.


L’attente est la pire chose qui peut être imposée à un homme. C’est ce que se disait en tout cas Jorge Aleagano, assis sur un banc dans le parc Lafontaine. C’est comme une boule qui vous reste au travers de la gorge; elle ne veut ni monter, ni descendre. Elle est là immobile et elle attend.

Ce qu’il y a de plus irritant c’est que cette attente ne peut être défaite que par une source extérieure. Ainsi, pendant un moment notre vie est mise en suspens et laissée sous le contrôle de l’incontrôlable. Elle évolue complètement indépendante de la volonté propre. Et ça peu importe ce qui constitue l’objet de l’attente. Jorge Aleagano attendait après le vendeur de Hot-dog. Ce dernier avait dû s’absenter un moment pour se ravitailler en moutarde; eh oui Jorge Aleagano expérimentait les affres de l’attente à cause d’une bouteille de moutarde. Qu’importe l’objet attendu, la souffrance est là et s’infiltre dans la pensée comme un venin. Elle chemine dans vos veines et vous glace le sang; vous commencez à sentir des picotements dans vos jambes comme si vous étiez envahis par une horde de fourmis. Ah l’attente, quelle torture se disait Jorge Aleagano, sur le point d’abandonner l’objet tant convoité. L’attente du juste débouche sur la joie, mais les espérances des méchants seront déçues.



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